10 février
Ce matin, on se lève tôt, enfin un peu plus tôt… 6h30 ça sonne, 7h on déjeune, 8h15 on part. Bon on perd un peu de temps entre l’essence et le wifi au Mac Do, je suis sûre qu’elles nous ont repérés, et à chaque fois la connexion saute un peu après, c’est la galère sans connexion !
Bref, on s’en va vers le centre ville de Cape Town, en chemin j’essaie de faire la leçon d’histoire sur l’Afrique du Sud, je pensais pas ça si complexe ! Et les hollandais Boers, et les anglais contre l’esclavage mais pour l’apartheid finalement… bref on s’enfonce dans la ville confiants, mais comme d’habitude les indications ne sont pas au RDV, et on ne fait que tourner, pour trouver le 6 District Muséum, on n’est pas loin mais on n’arrive pas à se garer… Quand c’est fait, enfin, on cherche le musée de l’apartheid. Et là ça dure, parce que le plan ne correspond pas, qu’on s’arrête devant des policiers qui ne savent pas, mais qui nous racontent leur séjour en France, une black nous donne l’indication… mais le monsieur noir devant le bâtiment comprend de suite ce que l’on cherche, ce n’est pas là, c’est à trois feux… on repart et on cherche… sur le chemin une dame blanche m’arrête et me somme de faire ranger à manon son Kindle sinon elle va se le faire piquer… ambiance bizarre, effectivement on est les seuls blancs pratiquement sur le trottoir, mais c’est le centre ville et tout semble très calme.
On trouve le bâtiment mais on dirait un café… on avance puis on revient, et un congolais s’arrête et nous parle en français, pour nous dire que si, c’est bien là… pas de panneau devant, c’est incroyable, un musée indiqué sur les guides mais pas sur la rue !!!
Bon dedans on n’en mène pas large, parce qu’il y a des objets et morceaux de ruines récupérés du district 6 qui a été évacué de force par les blancs pour mettre les noirs dans les premiers bidonvilles hors de la ville en prétextant la peste, quartier rasé pour reconstruire des bâtiments pour les blancs. Les témoignages sont assez insoutenables, ce sont nos grands-mères et grands pères qui sont revenus à la fin de l’apartheid pour revoir l’endroit où ils ont vécu… Il y a même un monsieur qui raconte à des étudiants son histoire, et du peu qu’on comprend en anglais, ça donne envie de pleurer…
Ouf, on sort. Je ne pense pas que les petits aient senti et compris tout de cette partie de l’histoire, il faudra y revenir.
On a l’intention de manger un bout. Mais c’est pas si simple, parce que les restos où ça a l’air sympa sont très richos, et on comprend qu’on va se faire assassiner par les prix à Quatre. Sauf qu’après, dans les boui-boui, on se sent pas à l’aise, et on a peur que ce soit pas frais pour nous, il y a bien une marchande sur la rue, mais bon, pour l’instant on n’est pas malades alors… et là on tombe devant KFC, alors comme Manon n’y a jamais mangé on se lance. Après 10 minutes d’explications difficiles, on arrive à manger, vraiment pas cher. Par contre ça doit pas être les mêmes poulets qu’en France parce que ça pique fort !!! Papa est obligé de manger les cuisses de poulet de Manon tellement c’est fort, Camille s’en sort bien et maman aussi !
Bref, très populaire le KFC, mais impeccable pour nous. On retire de l’argent et on rentre à la voiture pour repartir vers une visite de jardin : le Kirstenbosch Garden, un des plus beaux du monde paraît-il.
On arrive il fait vraiment une chaleur de fou. On commence même à se demander si on va arriver à faire la visite, tellement la chaleur est forte… Alors pour commencer on s’arrête au café dans le parc, les petits mangent une bonne glace, qu’ils ont réussi à commander seuls, et nous un cappuccino.
Le resto est plein d’anglais vieux et riches, guindés et arrogants, et on sent bien que les serveurs ne sont pas enchantés par les pourboires puisqu’ils ne laissent rien malgré l’argent qu’ils dégagent tous !
Notre petit pourboire les déride visiblement, c’est dire ! On part en visite, c’est à couper le souffle. Ce parc est tellement bien entretenu, si bien pensé, si magnifique avec ces plantes grasses, c’est une surprise de tous les tournants ! On a tout eu, les plantes luxuriantes, les ruisseaux frais, la passerelle au dessus de la canopé, les espaces de gazon où faire une sieste (chose faite !), les fontaines pour se rafraîchir, la serre des espèces à conserver, les oiseaux petits et plus gros, le calme… bref vraiment il ne doit pas y avoir beaucoup de jardins dans le monde qui puissent rivaliser, les guides avaient raison !
On ressort de là émerveillés, et contents, mais en retard sur le travail… demain sera un autre jour ! on rentre mais à cette heure là tout le monde sort du travail, et les bouchons sur la route nous ralentissent. On suit des camions et des taxis remplis de gens qui rentrent dans les quartiers populaires. La vie est dure pour tous ces gens et je suis assez pessimiste sur l’avenir d’une nation comme celle là, où les noirs ne subissent plus l’apartheid, mais héritent de l’histoire une misère sociale indéniable quand les colons gardent farouchement leurs privilèges, forcément, et font comme si tout était naturel ! Seule chance d’après moi, miser tout l’argent possible sur l’éducation et l’école, pour qu’elle puisse servir d’ascenseur social évidemment… Les Australiens l’ont fait parce que la volonté y était… ici je ne sais pas encore…