10 avril
Ce matin il pleut, heureusement on a anticipé la chose, et on a prévu visite du musée de Waitangui d’abord, puis cet aprem de la route.
On trouve le musée mais on est obligés de faire un détour parce qu’il y a un triathlon d’enfants organisé juste près du pont que l’on doit prendre et tout est fermé.
Le musée, on y est enfin, a ouvert ses portes le 6 février 2016, donc l’endroit est tout neuf. On comprend pendant la visite pourquoi cette date : en fait les accords de Waitangui sont très importants ici parce que c’est ici que 40 chefs de tribus à l’époque ont signé ces accords avec les anglais, pour bénéficier de leur protection militaire (contre nous d’ailleurs !) et en échange ils permettaient aux anglais de s’installer sur leurs terres. Ces accords stipulaient que les maori devenaient des citoyens comme les autres.
Petite parenthèse : les français sont venus avant et on essayé de s’installer, les relations étaient très bonnes, jusqu’à ce qu’il y en ait un qui fasse quelque chose d’interdit par les coutumes d’ici, et les maori l’ont tué avec 9 autres français. En représailles les français ont tué une centaine de maori, et 60 ans après les maori craignaient encore nos attaques, donc ils ont préféré signer avec les anglais… Si ce français avait été moins bête, la Nouvelle Zélande serait française peut être ! Dommage, parce que ça ressemble beaucoup à la France dans le climat et les paysages, et les maori sont très gentils.

Donc traité signé. Mais mal appliqué évidemment. C’est pendant le règne de la reine Elisabeth II que tout s’est arrangé, après des manifestations, elle vient ici, à Waitangui, alors qu’aucun monarque anglais n’avait fait le voyage jusque là, et fait des excuses publiques au nom de la couronne, pour les erreurs commises par le passé, et reconnaît le traumatisme de la colonisation. Commence alors une vraie réconciliation et une histoire à construire.
On sent bien ici que la vie commune entre maori et colons s’est bien instaurée, et qu’ils ont réussi à regagner leurs droits avec moins de souffrances qu’en Nouvelle Calédonie.
On file vite au spectacle Maori, pendant lequel on reste bouche bée : ils sont impressionnants dans leur carrure, leur énergie, leur faciès … le Haka final nous laisse sur les fesses, on n’a pas du tout envie de se battre tout à coup ! C’était génial !
Quand on repart on se trempe, même si on fait une pause dans la vraie maison où se sont signés ces accords.
Heureusement qu’on est dans un camping car assez grand pour se mettre à l’abri à la sortie.
Enfin on a parlé trop vite : en repartant pour Warkworth, ville des moutons, on se prend pas mal d’eau, et Manon nous signale tout d’un coup qu’on prend l’eau par la fenêtre, et que les draps sont mouillés… Aie !
Bon, demain on sera pas loin d’Auckland, donc il faudra sûrement passer à l’endroit où on l’a loué pour qu’ils le réparent, et comme le chauffage gaz ne marche pas non plus on leur fera regarder les deux.
On roule pas mal, on se croirait en Australie, sur la carte on a l’impression que ce sera rapide, et on met facilement 3 heures et plus, comme un Carcassonne – Marseille !
Le camping que j’ai choisi a l’air sympa, tout est construit à l’ancienne, les toilettes sont de vieilles échoppes, mais dedans c’est tout neuf. Il y a des canards partout, Camille est content ! Et on choisit un emplacement face à la mer, les enfants l’exigent ! Les kayaks sont en libre service ici, donc même si la camping est plus cher, ce sera une activité sympa pour demain si le temps le permet.